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Le sud, portrait de Pascal Kempénar from Pierre Montant

Autodidacte, je n’ai longtemps eu pour seule culture de l’image que celle des salles obscures. Le cinéma italien d’Antonioni, de Monicelli à Scola, est venu me chercher à l’adolescence et depuis ne m’a plus abandonné. Je découvre depuis peu que l’appareil photographique dans les mains de Saul Leiter, de William Eggleston, de Vivian Maier ou de Bernard Plossu, peut transformer le simple acte photographique en un art majeur.

Je ne conçois pas la photographie comme un moyen artistique. Au fil du temps photographier est devenu pour moi une nécessité. La notion de photographie conceptuelle m'est étrangère, les séries s'imposent à moi. Je m'en rends compte en consultant et classant ma photothèque. C'est après cette prise de conscience que je m'engage alors dans la construction d'une série, sans me l'imposer, laissant toujours l'instinct agir. Pas de flash, une retouche en post-production simple, une fois le cadre défini je m’interdis d’enlever ou ajouter tout élément. Ma démarche est proche de celle du DOGMA 95 de Lars von Trier et Thomas Vinterberg.

J’arpente la ville sans relâche, en rendant compte indifféremment du beau, du laid, de l’absurde et du commun; subjectivement, mais sans trahir.
Je me méfie du "pittoresque", en lui préfèrant l’ordinaire de la condition humaine, sans autres prétentions que de rester "derrière", m’effacer, préférant interroger que répondre, parler sans les mots.